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Portrait chercheuse en délégation : Camille de Bovis

lundi 12 février 2018, par Rédaction LEST

Biographie

Camille de Bovis est MCF Titulaire à l’IAE Lyon, Université Jean Moulin, Lyon 3, où elle est en charge de la codirection du Master en Ressources Humaines & Organisation (RHO). Elle s’intéresse aux Organisations Hautement Fiables (HRO), aux principes psycho-sociaux qui régissent les coordinations et ajustements dans les équipes qui travaillent dans des environnements volatiles et complexes. Ses recherches se basent sur des organisations variées : Opéras, Unités d’Urgences Pédiatriques, Équipes de Pompiers et entreprises du BTP. Elle a étudié la prévention des risques durant les productions d’opéra, mais également la fiabilisation des pratiques de travail à l’hôpital, aussi bien que la transmission de la culture de sécurité sur les chantiers. Elle a été en charges de différents projets de recherche, dont le dernier en date, s’intéresse à la gouvernance et au comportement organisationnel pour les acteurs du spectacle vivant.

Dynamiques Organisationnelles pour la Sécurité des Organisations du Spectacle Vivant et des Loisirs

Au risque d’incendie « bête noire » des Organisations du Spectacle et Loisir, s’adjoignent de nouveaux types de risques, à l’exemple de la prise en otage de plus de 900 spectateurs au théâtre Doubrovska, Moscou (2002). L’explosion lors de la comédie musicale "Les amants de la Bastille" (2013), le feu au Théâtre Mogador (2016), ou le drame du Bataclan (2016), justifient le besoin de gérer les situations et personnes.

Comment ces organisations peuvent-elles identifier, et développer les meilleures compétences pour se préparer ? Comment est équilibrée la tension entre les exigences macrosociales et celles portées par les environnements microsociaux de ces entités ? Quelles peuvent-être les politiques, et procédures de prévention et de gestion de crises prévues ? Qui sont les acteurs pertinents pour s’y engager ? Comment intègrent-ils, s’approprient-t-ils ces nouvelles exigences « hors champ professionnel » ? Comment les pratiques et outils diffusés seront-ils ensuite réappropriés, transformés, et comment trouveront-ils leur place au sein des organisations ?

Récemment, le Ministère de la Culture a fait rédiger un référentiel « Gérer la sûreté et la Sécurité des Événements et Sites Culturels » (2017) et enjoint à revoir un certain nombre d’exigences en la matière.

Ces organisations, Établissement Recevant du Public, sont soumises aux contraintes réglementaires strictes, afin de « respecter les mesures de prévention et de sauvegarde propres à assurer la sécurité des personnes » (arrêté du 21/11/2011, JO 02/12/2011). Les normes et procédures cadrées, c’est en phase d’exploitation que surgissent les difficultés.

Le recourt accentué à des formes d’emplois atypiques, occasionnels (intermittents etc.) y est monnaie courante. Seulement 33% des employés sont embauchés dans le cadre de contrats à long terme (Tchernonog, 2013). De 2010 à 2015, le nombre de contrats à court terme augmente de 4,8% (Pérotte, 2015). Certaines fonctions sont parfois assumées par des acteurs non-salariés, tels que les bénévoles. Les identités composites et, parfois, floues, le rôle des acteurs, la volatilité : service unique et éphémère (Barbéris & Poirson ; 2016), le temps restreint qui s’impose à l’organisation et aux travailleurs, et l’ambiguïté statutaire soulèvent la question d’appropriation des pratiques de prévention et gestion de crise.

Tout en gardant à l’esprit, que les études de fréquentation révèlent la fidélité des spectateurs, pour plus de 70% du public (Scheff et Kotler, 1997). Leur fréquentation dépend des habitudes de fréquentation prises dans l’enfance, du fait d’avoir poursuivi ses études, et du partage d’expérience avec des amis (Kotler et Scheff ; 1997). En tant que potentiel sources d’influence du système social (Katz et Lazarfelt ; 1956 ; Rogers, 1962) doivent-ils être intégrés au dispositif de gestion ? Comment ?
Il s’agit alors de s’intéresser à la mise en œuvre opérationnelle, à l’interprétation et l’incarnation des pratiques de prévention et de sécurité.

 Le séminaire général du LEST du 12 février